Pour une réelle politique sportive départementale !
Le Finistère est depuis de nombreuses années un département particulièrement actif dans le domaine sportif de par le nombre de finistériens qui pratiquent une activité sportive encadrée mais également dans le bénévolat pour faire vivre les structures sportives.
Le Conseil Départemental est donc un acteur majeur pour accompagner ces pratiques sportives diverses et populaires, mais aussi pour renforcer les valeurs fondamentales que véhiculent le sport. Vecteur d’éducation et de bonne santé, de bien-être individuel et collectif, de cohésion sociale et de dynamisation des territoires, la pratique sportive appuyée par un Département engagé en la matière doit aider à l’inclusion et l’émancipation par le sport. Aussi, en fléchant des programmes politiques majeurs dans certaines priorités, le Conseil Départemental devrait davantage œuvrer à développer la pratique du sport féminin et la pratique du sport pour les finistériens en situation de handicap.
Cependant, nous observons un appauvrissement de la politique sportive de l’exécutif départemental en distribuant – sans objectifs sociétaux clairs – une aide homogène à tous les clubs sportifs.
De plus, notre territoire finistérien a été retenu par la fédération française d’athlétisme pour accueillir les championnats de France de Cross-Country, qui se sont tenus à Carhaix les 11-12 Mars derniers. Cela vient témoigner d’une vitalité particulièrement forte dans le Centre-Bretagne des acteurs locaux de l’athlétisme en général et du cross en particulier.
Avec un budget global de 440 000€ pour la tenue de cet événement qui a drainé près de 30 000 personnes pour suivre les athlètes de ce sport populaire et qui nécessite un engagement fort de centaines de bénévoles, ces championnats de France de Cross-Country n’ont pu bénéficier que d’un timide accompagnement de l’exécutif départemental. Fort heureusement, cela n’a entaché ni la belle réunion populaire ni l’envie des structures locales et régionales d’athlétisme de positionner Carhaix comme une terre de Cross et de sport pour de futurs évènements.
En effet, seuls 8 000€ (soit 1,8% du budget de l’événement) étaient proposés par la vice-présidente en charge des Sports, malgré nos demandes d’un accompagnement plus soutenu. Un accompagnement si faible fait du Finistère le Département qui accompagne le moins l’organisation d’un tel évènement en France, quand le Morbihan soutenait à hauteur de 35 000 € en 2018, le Tarn à hauteur de 31 000€ en 2021, les Yvelines à hauteur de 25 000€ en 2022.
Lors de la Commission Permanente du mois de Mars, par un amendement que nous avons déposé, nous demandions un accompagnement à hauteur de 10% par le Conseil Départemental. Nous regrettons que Maël De Calan ait refusé, arguant des motifs d’une « richesse » de la fédération française d’athlétisme mais nous craignons que ce soit davantage le manque d’ambition pour la politique sportive finistérienne et une lecture politique du territoire du Centre Bretagne qui ait guidé sa décision. Seule avancée : irrité par notre demande insistante et de fait avouant que l’accompagnement initial n’était pas à la hauteur, l’exécutif a porté la subvention départementale à 20 000€ (mais loin des 44 000€ que nous réclamions).
A l’heure où le Conseil Départemental s’apprête à verser 180 000€ pour l’accueil de la flamme olympique en Finistère, participe à hauteur de 500 000€ par an pour louer la voile d’un bateau au Vendée Globe pour afficher « Tout Commence En Finistère », nous regrettons le manque d’ambition de la politique sportive d’Emmanuelle Tournier et Maël De Calan, en faveur d’engagement sociétaux forts d’un sport plus populaire et d’un accompagnement efficace du Conseil Départemental pour conserver le dynamisme sportif finistérien.
Kévin FAURE, Co-Président, Groupe Finistère et Solidaires
Philippe GUILLEMOT, Président, Groupe Autonomie et Régionalisme