Communiqué : Nomination de Michel BARNIER : l’incohérence de Maël DE CALAN
Lors de sa rentrée politique, Maël DE CALAN a indiqué être « heureux de la nomination » de Michel BARNIER. Cela signifie-t-il qu’il est heureux de le voir contraint de collaborer avec le Rassemblement national ? Manifestement, Maël DE CALAN n’est plus à une incohérence près, lui qui en Juin dernier diffusait un courrier-tribune pour lutter en Bretagne contre l’extrême-droite.
Maël DE CALAN expose également quelques projections : Tout d’abord, il projette son avenir au Département au-delà de ce mandat, puis il projette Edouard Philippe comme président de la République
En revanche, quelles projections sur les défis auxquels les finistériens font face ? Aucune.
Il est temps de sortir d’une logique d’une présidence du Conseil départemental auto-centrée pour enfin l’orienter majoritairement dans l’intérêt des Finistériens.
Michel BARNIER, Premier Ministre : est ce une bonne nouvelle pour les Finistériens et les collectivités locales ? On peut légitimement en douter : le nouveau Premier Ministre sera-t-il sur la même ligne que Bruno LE MAIRE (sans doute encore un « proche » de Maël DE CALAN) qui préparait des coupes sombres dans les finances des collectivités territoriales ? Serait-ce une bonne nouvelle pour financer davantage les missions locales en Bretagne par l’Etat, alors que Maël DE CALAN organise le recul du département envers elles ?
Au lieu de vouloir rayonner en permanence sur tous les sujets du Finistère, il est indispensable d’agir courageusement et avec ambition sur le rôle d’un département :
- Est ce sincèrement le rôle d’un Département de dépenser 2M€ pour louer la voile d’un bâteau au Vendée Globe ? Ces 2M€ auraient dû être injectés dans les compétences obligatoires au bénéfice des finistériens.
- Est-ce sincèrement le rôle d’un Département de louer un hélicoptère 200 000€ par an pour lutter contre les incendies ? C’est à l’Etat, et désormais à Michel BARNIER, de financer les moyens exceptionnels de lutte efficace contre l’incendie en Finistère
- Est-ce sincèrement le rôle d’un Département d’annoncer sans aucune humilité que l’on va lutter contre le trafic de drogue en Finistère ? Imaginer qu’en accompagnant certaines communes à financer une police municipale permet de lutter efficacement contre le trafic de drogue, c’est d’une malhonnêteté politique majeure. D’autant plus, que seules les communes urbaines ou semi-urbaines auront la capacité financière de se lancer dans la création d’une police municipale, alors que le trafic de drogue touche tout le territoire, y compris les zones rurales.
Quid des politiques de prévention ? Elles sont pleinement de la responsabilité du Département, et Maël DE CALAN ne les renforce pas, il les réduit. Pourtant ce sont elles qui permettent de faire évoluer durablement les esprits et de réduire l’intervention des pouvoirs publics à l’avenir. Quelles sont les propositions de Maël DE CALAN pour lutter, en prévention, sur le trafic de drogue ? Quelles actions envers les collégiens compte-t-il entreprendre pour éviter que ces finistériens en devenir ne soient les consommateurs de drogue de demain ?
S’investir dans ces combats est important pour tous les responsables politiques. Cependant, dans les responsabilités de chacun, il faut faire preuve d’humilité. Si les compétences régaliennes intéressent tant Maël DE CALAN, il a plusieurs possibilités :
– s’engager sur une candidature de parlementaire : la prochaine re-dissolution pourrait être une possibilité, mais il se souvient sûrement de sa cuisante défaite de 2017 y compris avec le fort soutien d’Edouard Philippe. Ou alors, les sénatoriales de 2026 en Finistère, mais pour cela, il devra composer avec la droite traditionnelle qu’il a manifestement quittée il y a quelques années.
– s’investir dans les cabinets ministériels qui – enrichi de son expérience passée chez McKinsey – lui permettra d’être parfaitement aligné avec les technocrates oeuvrant pour les politiques néo-libérales d’Emmanuel MACRON et Michel BARNIER
Bien sûr que dans l’intérêt des Finistériens il faut s’interroger pour sortir hors de nos compétences, mais difficile cependant d’aller déshabiller toutes les politiques obligatoires où personne d’autre que le Département compensera son recul pour aller saupoudrer d’autres dispositifs voire en créer de nouveaux. Cela ne permettra pas de bâtir de véritable levier si ce n’est exposer médiatiquement Maël DE CALAN comme un potentiel homme providentiel en Finistère – au détriment de toute vision ambitieuse pour le département et ses habitants.
Kévin FAURE, Conseiller départemental du Finistère – Canton de Brest-1, co-Président de Finistère et Solidaires